En matière de construction, il y a plusieurs types de mortiers : mortier ciment, mortier chaux, mortier bâtard… Dans cet article, nous nous intéressons particulièrement au mortier bâtard. De façon générale, il peut être vu comme un intermédiaire entre le mortier ciment et le mortier chaux (un mélange). Cependant, plusieurs questions se posent sur ce sujet : quelles sont ses particularités, comment effectuer le dosage et le gâchage ?
Tout d’abord : c’est quoi le mortier bâtard et quels sont ses particularités?
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Comme nous l’avons dit plus haut, le mortier bâtard est tout simplement un mélange entre le ciment et la chaux. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on l’appelle aussi mortier de chaux et de ciment. Pourquoi effectuer le mélange des 2 ? Tout simplement parce que chaque constituant a un rôle spécial à jouer dans le mélange.
Le ciment procure comme toujours une prise rapide sur les différents constituants et une très bonne résistance. Cependant, on a aussi souvent un peu besoin de souplesse dans un mortier et c’est justement là le rôle de la chaux. Elle procure la souplesse de manière à obtenir à la fin un mortier à la fois résistant et souple.
Par ailleurs, il est possible d’effectuer le mélange soi-même ou alors d’acheter un mortier déjà prêt à l’usage. Si vous souhaitez effectuer le mélange par vous-même, il faudra faire attention aux proportions de dosage afin d’obtenir un produit de qualité.
Le dosage du mortier bâtard
Lors de la composition du mortier bâtard, il faut prendre en compte le fait que l’excès de chaux peut fragiliser le mortier. Pour cette raison, il faut faire très attention afin de ne pas excéder avec ce constituant. D’une façon générale, il faudra prendre 1 sac de ciment + 1 sac de chaux + 30 seaux de sables (ou tout simplement 6 brouettes) et environ 80 à 100 litres d’eau.
Si vous voulez effectuer des mesures avec d’autres volumes, il faudra prendre 1 volume de ciment + 1 volume de chaux + 8 volumes de sables +1 volume d’eau. Un constituant en plus ou en moins pourra entraîner certaines conséquences. Toutefois, afin d’atteindre un objectif précis, il est aussi possible d’adapter légèrement ce dosage en fonction de vos préférences.
Quelques petits détails à prendre en compte lors de la composition
La première chose, c’est tout simplement la qualité du sable utilisé. En effet, elle a un rôle important sur la qualité du mortier bâtard qui sera obtenu. Il est conseillé d’utiliser le sable fin et sec. Un sable trop mouillé pourrait augmenter le volume tandis qu’un sable avec des gros-grains pourrait diminuer la stabilité du mortier.
Pour cette raison, il est conseillé de toujours tamiser le sable afin d’éliminer toutes les impuretés. Par ailleurs, comme nous l’avons dit plus haut, certaines petites modifications du dosage peuvent permettre d’atteindre des objectifs précis.
- Le sable procure au mortier son homogénéité et sa plasticité. De ce fait, si vous diminuez trop le sable afin d’obtenir une plus grande résistance, il est possible qu’il soit difficile d’obtenir l’homogénéité du mortier. De plus, la stabilité sera elle aussi réduite.
- Une plus grande quantité de ciment permet d’augmenter la résistance du mortier bâtard. En outre, le ciment en plus peut aussi contribuer à une plus grande imperméabilité et accélérer la prise.
- La quantité idéale d’eau varie en fonction de la qualité du sable, plus précisément en fonction de sa granulométrie. En effet, un sable bien fin demandera plus d’eau qu’un sable avec des gros-grains. Il faudra alors mesurer la quantité d’eau en fonction de la qualité de sable que vous avez.
En gros, il y a certes un dosage prescrit pour le mortier bâtard, mais cela n’empêche pas d’effectuer quelques modifications selon les circonstances. Par ailleurs, une autre étape pour la réalisation du mortier bâtard, c’est le gâchage.
Le gâchage des composants
Après avoir mesuré les proportions nécessaires pour votre mortier, il faut maintenant passer à la dernière étape : le gâchage. Elle consiste tout simplement à mélanger les différents constituants afin d’obtenir le mortier proprement dit. Aussi, il est conseillé d’effectuer le gâchage directement au lieu de travail. Le fait de transporter pourra nuire à l’homogénéité.
Vous pouvez effectuer le mélange dans une auge, sur un sol protégé par une feuille de plastique ou dans un bac en tôle ou en plastique. Quoi qu’il en soit, pour faciliter la tâche, il est conseillé de commencer à mélanger les constituants à sec jusqu’à obtenir une certaine forme d’homogénéité. La raison ? L’eau dès le départ rendrait le mélange beaucoup plus lourd et difficilement maniable.
Après avoir atteint l’homogénéité à sec, il faudra placer le mélange sous la forme d’une pyramide et creuser le sommet pour recevoir de l’eau. L’eau doit être ajoutée de façon progressive jusqu’à atteindre la quantité suffisante. Remarquez qu’un aspect grumeleux indique un manque d’eau.
S’il s’agit d’une petite quantité, le mélange peut être fait à l’aide d’une truelle ou d’une pelle. Cependant, pour les grandes quantités de mortier, il est préférable d’utiliser une bétonnière. Dans ce cas, l’eau ne doit plus être ajoutée à la fin, mais ensemble avec le ciment et la chaux.
Les applications du mortier bâtard
Le mortier bâtard est utilisé pour plusieurs raisons dans la construction :
- Sa principale utilisation, c’est de lier les différents éléments d’une construction (pierres, carreaux, briques, etc.). De ce fait, pour veiller à sa stabilité de la construction, il faudra veiller à produire un mortier de qualité.
- Rénovation des joints anciens : le mortier bâtard est aussi très utilisé pour les anciennes constructions notamment au niveau des joints. En effet, il permet de les solidifier et de garantir une grande stabilité.
- Ce mortier peut aussi être utilisé pour maçonner les parpaings. Cependant, bien que cette méthode soit conseillée pour la qualité des parpaings obtenus, elle reste peu utilisée à cause de son coût élevé.
Enfin, la réalisation des enduits est aussi une autre application du mortier bâtard. Cependant, dans ce cas, il faudra faire une petite modification au niveau du dosage plus haut. Soit 1/3 de volume de ciment et 2/3 de volume de chaux.